THE GREAT ESCAPE
Les paroles ici
Quatrième opus
du groupe, The Great Escape sort alors que Blur savoure encore le phénoménal
succès de Parklife outre-Manche. L'album qui sort à peine
un an plus tard (le 11 septembre 1995), clôt ce que l'on qualifie aujourd'hui
de véritable trilogie dédiée à la pop et à
l'Angleterre.
Cette sortie se fait dans un climat plus que houleux: la gué-guerre
avec le groupe rival Oasis est "officiellement" déclarée
avec la sortie du single "Country House". Les médias se jettent
sur le phénomène en l'amplifiant largement: les 2 groupes sont
comparés sur tous les plans et, en Angleterre particulièrement,
où ils incarnent des valeurs opposées.
Cette pression quasi omniprésente va nuire à l'ambiance interne du groupe: passer d'un statut de pop-star adulée à celui de "perdant" face à Oasis est destabilisant. Damon, qui a toujours été très médiatisé, n'est pas épargné par les tabloïds. De son côté, Graham supporte de moins en moins la désinvolture d'Alex tout en rejetant la tendance musicale pop qu'a pris le groupe sur l'album. En décalage, des tensions se forment et en 1996 le groupe est au bord de l'implosion: chacun part de son côté se ressourcer (Damon en Islande) et heureusement tout rentre dans l'ordre pour l'enregistrement du prochain album.
La presse:
Jérôme Maufras
Pour avoir composé un morceau
de l'envergure de Girls&Boys, Blur aurait bien pu y laisser des
plumes.Survivre à un tel single, peu ont su le faire. Human League
ou ABC dans les années 80, The La's plus près de nous en savent
quelquechose. Mais, il faudra bien vous faire à l'idée que Blur
est un groupe à part. En trois albums, il avait déjà
tout connu: adulation, succès, échec et orties. On les disait
finis? Ce sont eux qui sonneront le réveil de la pop britannique, avec
comme seul mot d'ordre: apprendre, surprendre et progresser.
Bien sûr, certains se plaindront de ne point trouver ici de Girls&Boys
Bis. Peu importe...
Arrangeur ingénieux, compositeur surdoué, Blur surfe sur le
références lorsque certains s'enlisent dans leur préjugés.
Au bout d'une route qui commence au Village Vert des Kinks et s'arrête
sur le pas de la porte de Terry Hall, on y retrouve la demeure Blur.
Repeinte pour l'occasion. Car cette foi-ci, les quatre garçons sont
parvenus à concevoir un intérieur harmonieux, où la lumière
est tamisée. The Great Escape est moins tape à l'oeil
que Parklife, plus posé, plus réfléchi mais témoigne
toujours d'une diversité à nulle autre pareille. Stereotypes,
en ouverture, donne un ton növö que s'empresse de corriger Country
House aux allures de classique insouciant. Best days serait parfaite
en musique de comédie musicale tandis que le sublime Fade Away
ravive la flamme du...Stereotypes des Specials. Et si The Universal est
digne du meilleur Burt Bacharach, Ernold Same pourrait bien devenir
le Arnold Layne des années 90. Et The Great Escape devient alors
un peu plus que le quatrième album de Blur: il clôt un trypique
commencé avec Modern Life Is Rubbish et dévoile surtout
un groupe au sommet de son art. L'un de ceux -peut-être le seul à
l'heure actuelle- qui plaît à votre petite amie, interesse votre
grand frère et ne dérange pas vos parents. Un groupe consensuel
si vous préférez.
Christophe Basterra °°°°° (génial)